7 Octobre 1729 Né d’un père américain et d’une mère indienne, cette liaison est absolument bannie et très mal vue. Alors, quand de cette union né un petit garçon - mélange parfait de ces deux patries - avec des cheveux d’un noir intense tels ceux de sa mère , des yeux aguerris tels ceux de son père et de cette peau ne faisant qu’un entre ce couple interdit, le jeune garçon est le témoin, la présence de trop de ce crime. C’est pourquoi Oko Delever, nom donné malgré eux par ses parents biologiques fût vite chassé de cette famille n’ayant pas le droit d’exister à son juste de droit.
EnfanceA sa naissance, il fut abandonné dans un orphelinat sous le nom d’Oko, simplement, ne permettant pas ainsi de rattacher le moindre lien avec une belle amérindienne et un fier cowboy. C’est alors un bâtiment délabré et tout de bois pourrit bâti qui l’abrita, le vit grandir. Typé, il fut tout de suite considéré comme le vilain petit canard et toute l’administration lui fut très hostile, ne lésinant pas sur les punitions, les golibets ridicules, les punitions abusives, ne le traitant avec aucuns soins et aucun amour. Insalubre était les locaux et imbuvables étaient les responsables. Ce traitement impitoyable forgea très vite un Oko plein de colère et très méprisant. Affaiblis et très maigre, la mort passa près de lui plus d’une fois. Mais à ses 6 ans, une lueur d’espoir pour s’en sortir se profila à l’horizon.
Obligé de nettoyer à mains nues le bureau du directeur de l’orphelinat, alors jonché de verres de bières brisées sur le sol, sa main droite en sang tomba sur une note quelconque… mais qu’il lui révèlera une grande faculté. Il arriva à déchiffrer les lettres et les mots en à peine quelques minutes sans que jamais personne n’ait prit le temps de lui apprendre le sens même du mot « lecture ». Oko s’avérait être un surdoué et un être autodidacte. Interrompant sa lecture, M.Evensohn, le directeur surprit le jeune métisse et se rendit aussitôt compte de ce que cela pouvait lui apporter. Un prodige dans son établissement ! Une chance pour lui d’avoir un meilleur confort de vie. C’est alors qu’une nouvelle forme d’exploitation débuta pour Oko.
Intégré dans une école, et réussissant tous les tests avec brio, il fut inclus dans une classe avec des élèves âgés de plus de 4 ans. Monsieur Evensohn en profita pour mettre à l’honneur son établissement, en faisant mile louanges de Oko devant les gens hauts placés, mais en l’obligeant à s’occuper de toute la paperasse et autre archivage jusqu’a point d’heure et en le réduisant à la diète. Toute demande d’adoption fut refusée par ce directeur, trop content de cet élément tout bénéfique. Mais ce monsieur Evensohn aurait dû se douter qu’un garçon si intelligent finirait un jour par retourner son châtiment contre lui. Il faut savoir se méfier de l’eau qui dort, et le directeur allait recevoir l’ouragan intérieur du jeune Oko.
Alors âgé de 10 ans, ayant reçu le diplôme de fin d’études correspondant à celui d’un élève d’au moins 18 ans bien éduqué, Oko décida de mettre un terme à sa jeune vie de dur labeur et de prendre sa vie en main. Il prit le temps de mettre un stratagème afin de s’échapper de l’emprise de cet homme possessif et de ce lieu misérable qui l’avait toujours rejeté. Bien conscient qu’il ne pourrait pas se débarrasser de son emprise facilement, il mit au point un plan sans appel.
21 Février 1739Au soleil déclinant, il fit en sorte de réunir M.Evensohn et les autres membres de l’administration en prétextant l’arrivée du Président de la contée. Alors que tout ce monde, frétillant, attendait patiemment et avidement l’arrivée de l’homme plein de pouvoir et de richesses, Oko avec l’aide d’autres enfants exploités réussit à les barricadés grâce a des chaises et autres meubles sans qu’aucuns adultes n’y prenne garde : ceux-ci se retrouvaient piégés. Oko prit les directives et fit évacuer tous les enfants, plus jeunes ou même plus âgés que lui, leur redonnant une liberté possible en s’échappant de cet homme avare et tyrannique. Alors que tous eurent désertés, Oko se présenta à la fenêtre du bureau où M. Evensohn commençait à s’impatienter. Lorsqu’il aperçut la source de ces financements, il haussa les sourcils. Oko, d’habitude si docile, commença alors à faire un sourire malicieux à travers la vitre. Puis il sortit de sa poche décousue une petite boite d’allumettes. Il l’a craqua devant son tyran qui - horrifié par sa fin proche - n’osait pas y croire. Oko lança la petite flamme sur le toit qu’il avait au préalable enduit d’huile. Le toit s’embrasa immédiatement. Le directeur Eversohn cria. C’est le dernier bruit que le jeune Oko entendit provenir de son ancien orphelinat, alors dévoré par les flammes.
Le lendemain, les journaux titraient
« L’orphelinat de Wedmetter à la proie des flammes – le directeur M.Evensohn et toute sa fidèle administration y ont perdu la vie »… Juché sur un lit douillet, Oko avait été recueillit par une famille du village la veille au soir et avait réussit a dérober le journal du jour. Il poursuivit sa lecture à une vitesse impressionnante jusqu'à tomber sur ces quelques phrases
« … mais quel peut être la cause de ce drame ? Le sheriff affirme qu’il s’agit d’un accident « avec mon équipe, nous venons de faire le tour des ruines et nous avons constaté des fondations insalubres que M.Evensohn comptait rénover d’ici peu. Le feu du poêle, tombé à terre, a immédiatement embrasé le sol du bureau et prit au piège la réunion administrative. Par chance, aucuns enfants n’a périt et tous on réussit à s’échapper avant qu’il ne soit trop tard pour eux … » ». Accident non criminel. Les meubles barricadés avaient brulé et l’huile s’était évaporée sur le compte de la vieille bâtisse. Les fausses larmes d’Oko l’avait rendu « traumatisé par le choc et par la perte de son « cher » directeur » mais aucunement fautif. Un tendre sourire se dessina sur les lèvres fines du jeune garçon. Point de remords ? L’impression d’une injustice réparée, la liberté pour ses compagnons orphelins, une promesse pour lui. Une nouvelle vie s’offrait à lui, celle qu’il choisirait.
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Dans les années 1740…Après le « faux accident » commandité par Oko, celui-ci reçut une sorte de bourse d’étude pour poursuivre son apprentissage dans le supérieur. Très à son aise dans chacune des matières telles que les mathématiques, la physique, la géographie, il va mettre plutôt son savoir à profit de la culture en maniant à la perfection les mots de son continent et des autres. A 12 ans, aucuns mots ne lui échappent et il commence même à gagner de l’argent en écrivant des thèses et autres théories. Sans compter qu’il est trilingue (anglais, français et espagnol) sans oublier qu’il apprend activement des langues germaniques et autres pays lointains. Cependant, cette vie posée ne lui ressemble guère. Après avoir été enfermé pendant une dizaine d’années et être confiné en un même endroit toute la journée, Oko avait envie d’aventures. Pire, il sentait qu’une partie de ses connaissances n’attendaient qu’à éclore. Il recherchait cette part de responsabilité, cette impression d’adrénaline…celle-là même qu’il avait ressentit lors de l’élaboration de son stratagème pour anéantir son tyran. C’est à ce moment précis, qu’il décida de mener une double vie.
Dans la ville de Janwood où il résidait depuis son entrée dans la prestigieuse école du même nom, il remarqua rapidement un petit gang, composé d’adolescents des bas-quartiers qui rôdaient en permanence dans les rues. Trois garçons : Jill (15 ans), Silveron (16 ans) et, celui qui s’apparentait être le chef, Walter (18 ans). Ils menaient régulièrement des petits vols a l’arraché. Rien de très malsain mais cela allait rapidement prendre d’autres conséquences.
25 Novembre 1741Le manteau de nuit revêtit, après avoir prit bien soin de laisser apparente sa médaille en or offerte par le proviseur de l’école, Oko traversa une rue reculée afin de rentrer à sa chambre, d’une démarche très lente. Soudain, un bruit furtif se fit entendre derrière lui. Puis une ombre se dessina sur sa droite tandis qu’une main vint se poser sur sa bouche afin de le faire taire. Un sourire s’étira sur les lèvres du prodige.
« « J » attache ses mains dans son dos et toi « S » prend lui la médaille sans l’abîmer ! »« Et toi « W » qu’est-ce que tu fais ? » demanda « J »
« Je neutralise le môme et je lui fais bien comprendre qu’il a pas intérêt à se débattre »Mais Oko ne cillait pas du regard le fameux Walter et se laissait faire. Ils étaient tombés dans son piège et non pas l’inverse. Et « W » le comprit rapidement
« Mais pourquoi tu dis rien le môme ? »Ne quittant toujours pas son regard, Oko fit un léger hochement de tête pour désigner qu’il ne pouvait s’exprimer.
Les trois membres du groupe sourcillèrent, Jill et Silveron afin de savoir comment allait réagir leur chef, qui semblait embarrassé. Certes, sa bande n’avait jamais frappé trop fort mais jamais un gamin n’avait osé les défier. Que faire ? Il fallait se méfier (et il avait raison sur ce point !) mais d’un autre côté, ce mioche était neutralisé. Walter retira sa main de la bouche d’Oko.
« Je serais vous, je prendrais également mes chaussures, vous en tirerez plusieurs pièces d’argent »Ce garçonnet n’était vraiment pas clair. Il se vendait de lui-même. Sans réponse de son grand frère, Jill formula ces quelques mots
« Qu’est-ce qu’on fait ? J’exécute ? »Walter leva sa main en signe de contestation.
« Qu’est-ce qu’ tu veux ? »« La même chose que toi – Walter Borowskinn »Les deux plus jeunes furent très surpris, c’était la première fois qu’on les mettait ainsi à découvert, malgré leur chapeau, et autres foulards : on les avait reconnus. Surpris mais curieux, Walter plissa ses yeux en dominant de plusieurs têtes le gamin qui lui assurait un rêve.
« Tu n’en as pas marre de ces petites entourloupes ? De ce « W », « J » et autres « S » ? La fierté ne t’appelle pas ailleurs ? »Le côté cash fit tilt au grand Walter. Et surtout, Oko avait ciblé juste : il avait des ambitions aussi grandes que les siennes et il était désormais certain que le mioche en question n’était pas n’importe qui, il avait fait exprès de se promener ici a cette heure : il avait une stratégie, ce défaut qui lui manquait pour percer. Walter relâcha son étreinte et tourna autour de lui en réfléchissant (même si tout était déjà clair dans son esprit)
« Tu connais mon nom et je suppose qu’il en ai de même pour mon petit frère Jill et Silveron Kichbow. Donne-moi le tient, qu’on soit quitte »Satisfait, Oko répondit clairement
« Oko, Oko Denlevent » Un nom pour une nouvelle identité, un autre chemin. Un nom à consonance francisé dont lui seul comprenait la signification. Pourtant sans le savoir, Denlevent n’était pas si éloigné que Delever, son véritable nom…
« Bien. »Walter tendit sa main et Oko la serra aussitôt
« Je crois que nous allons faire de grandes choses »« Je n’en doute pas moins de toi » Une poignée de mains qui marqua la formation définitive de ce qui allait être une des plus grandes alliances de banditisme de la valley : the Goldenyoung.
A peine après l’arrivée d’Oko, le nom fut opté. Une belle destinée les appelait. Le plus jeune s’affilia rapidement à Walter et commença à créer une stratégie et les ambitions qui vont avec. Il se lia rapidement d’amitié avec les trois garçons qui rêvaient d’une vie de bandits redoutés, de luxe et de belles conquêtes. Le stratège qui sommeillait en Oko reprit vie et commença à élaborer des plans. Petits aux départs, comme pour attaquer des gens solitaires, en créant une organisation au sein du groupe. Puis en commençant à s’attaquer à l’épicerie de la ville, au saloon. Le coup qui fit entrer the Goldenyoung parmi les bandits sérieux fut l’attaque réussie de la banque de Janwood. Oko toujours à couvert tandis que Walter menaçait le patron de l’établissement sous la menace de son colt flambant neuf alors que Jill et Silveron prenaient les biens par poignées. Prise d’otage réussie, avec belle paye, sans aucun blessé et sans poursuite réussie du sheriff qui arriva trop tard sur les lieux.
Le soir, entre un verre de whisky et un billet de dollar tombant sur le sol – de la cabane abandonné du grand-père de Silveron - jonché de tickets verts, il était certain que les destins de ces quatre hommes étaient liés
« A la vie à la mort mes amis » s’écria Walter
« A la vie, à la mort » s’écrièrent en cœur et hilares Jill, Silveron et Oko.
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En l’année 1745… Oko était un brillant jeune homme qui croquait la vie à pleine dent. Brillant respecté le jour, grand malfrat redouté la nuit. De plus, l’adolescence lui avait doté de par ses origines une beauté qui en faisait fondre plus d’un. Ce qui lui avait valut le surnom de
« Ténébreux » dans la presse lors des articles contant les sévices de sa bande en pleine ascension, qui désormais pillait tous les environs de Janwood.
« Géant » et son frère
« Follow » ainsi que
« Silence » étaient inséparables la nuit. Tous étaient dépendants de l’autre et de leur vie pleine d’adrénaline. Car en dehors du fait que les billets verts ne leur manquaient pas, c’était cette soif de l’aventure et de la tension qui animait Oko. Et voir qu’aucune de ses stratégies n’avaient échouées était une auto-satisfaction. A tel point, que désormais, Walter lui avait même donné des cours de tirs, que Jill était comme son grand frère protecteur et avait fait de Silveron, le plus réservé mais également le plus beau du trio, son amant secret. Et oui, une autre forme le séduisait désormais. Séducteur invétéré, Oko avait découvert les joies et autres jouissances du désir corporel… que lui avait fait connaître son ainé de 20 ans, passionné et qui avait trouvé en Oko son idéal. Ca c’était passé sans prévenir…
18 Juin 1745Fin d’après-midi. Oko approche des seize ans. Le soleil se couche et il a ce brin de blé derrière son oreille en regardant l’astre solaire s’éloigner. Silveron, a cheval, regarde le jeune métisse. Il a toujours été intimidé par Oko, pourtant plus jeune que lui mais comment dire…il avait succombé a son charme inconscient. Sa beauté, ce sourire de conquérant et son intelligence infaillible. Ils étaient tous les deux, seuls. Perdus en pleine nature. Personne en vue. Silveron prit son courage à deux mains puis se dirigea doucement vers Oko. Celui-ci le vit arriver et le salua d’un sourire affectueux. Le cœur battant de Silveron et ses joues se firent plus roses. Cela faisait assez longtemps qu’il était sûr de ses sentiments et que Oko était devenu un beau jeune homme. Il descendit de sa monture pour rejoindre son ami qui l’attendait. Il voulait lui dire quelque chose.
« Salut Oko »« Salut Silveron ! »Les cheveux tressés du métisse voletaient au vent. Mais pourquoi son cœur s’emballait il ainsi ? Et pourquoi ne cessait-il pas de rougir ? Oui, Silveron était un grand timide mais il fallait se contenir, rester digne. Plongé dans ses réflexions, il ne vit pas le regard d’Oko qui le déchiffrait.
« Le Ténébreux » se sentit quelque peu déstabilisé par cette révélation à l’insu de celui qu’il avait toujours vu comme un ami. Mais ce soir … par quel mystère, quelque chose avait changé… Il s’approcha de Silveron sans trop savoir pourquoi. Surpris, celui-ci bégaya…
« Oko, je …je … » Et soudain « Silence » l’embrassa fougueusement, savourant ses lèvres délicates qu’il avait toujours rêvés. Oko se laissa faire et apprécia ce moment intense. Il passa une main sur la joue de Silveron et prolongea ce désir. Une main se glissa sous une chemise, une autre défit des cheveux… Une relation secrète était née…
Cette découverte pleine de passion fut pour Oko une nouvelle terre de mystères et de richesses à s’apprivoiser. Oko avide d’autres conquêtes avait également des désirs féminins. Jessika, Mina, Margueritt et sa plus belle victoire, Hélaine Richards qui en plus d’être très jolie était la fille du bras droit du sheriff ! Une vie à deux cent à l’heure qui lui convenait parfaitement car il était maitre de chacune des ficelles !
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Mais cela allait être totalement chamboulé, lors de la journée du 27 juillet 1747, où sa vie actuelle allait être engloutie…
La ville de Janwood était en fête ! Cela faisait, à cette date, 50 ans que la ville avait été construite ! Les banderoles habillaient les bâtisses, les saloons avaient refait leurs stocks en toutes sortes d’alcool, les jeunes hommes avaient revêtit leur plus beaux habits d’apparat et les jeunes filles leurs robes les plus coquettes. La musique résonnait dans toutes les rues. Tout était en fête, les rires retentissaient !
Seul le groupe des Goldenyoung commençait à stresser.
27 juillet 1747 – 23h55L’adrénaline était à leur maximum car ils s’apprêtaient à s’emparer du bureau du sheriff car la loi avait confisqué un cambrioleur de bijoux la veille et il était certain que la mise n’avait pas encore quitté le bureau. Mais Oko manquait à l’appel.
« Mais que fabrique-t-il, bon sang ? » s’impatienta Jill.
Walter se mordit la lèvre. Oko était toujours ponctuel et il savait qu’ils n’étaient rien sans lui. Était-ce le prix du maire au vu de son diplôme certifié qui le retardait ? Peut-être avait-il bu quelques pintes avec des compagnons d’études et avaient oublié ses amis d’armes ? Cette idée absurde fut aussitôt oubliée car le voila qui approchait en courant.
« Excusez-moi Messieurs … » Il était tout rieur et reboutonnait sa chemise
« Une gente damoiselle m’eut donné affaire » dit-il en faisant un clin d’œil.
Un sourire moqueur vint se loger sur les visages de Walter et Jill rassurés par cette révélation (tandis que Silveron gardait silence, jaloux mais ne tenant pas à dévoiler ses attirances sexuelles et en prenant le risque de perdre définitivement son bellâtre)
« Encore de la réserve pour notre amusement ? » s’exclama Jill
« Pour sur ! » affirma Oko en remontant un foulard rouge sur sa bouche et ajustant un large chapeau sur ses cheveux ébène.
« C’est partit ! » prôna Walter « Le Grand » en s’élançant vers le bureau, déserté par le sheriff retenu à la fête.
Ils entrèrent à la fille, Walter en tête suivit par son frère, Silveron et la marche clôturée par Oko. Lorsque le chef entra, il tendit son arme en avant et s’écria :
« A terre ! A TERRE !!!! FILE-MOI LES BIJOUX ! PAS DE DISCUSSION ! TOUT DE SUITE ! »Les deux sergents de garde firent volte face mais n’eurent pas le temps de réagirent, empoigné par Jill et Silveron. Tout se passait comme prévu, dans un timing parfait, grâce au repérage fait au préalable par Oko. Celui-ci se dirigea tout de suite vers le coffre et commença à faire fonctionner sa logique pour trouver la combinaison parfaite. Pendant ce temps, Walter, toujours menaçant, commença à faire le tour du bureau, en prenant ici et là des piécettes égarées. Puis une voix nasillarde s’écria :
« Et les mecs, aidez-moi ! » Tous se retournèrent pour découvrir un homme asiatique, enfermé dans la geôle. Le voleur semblait voir un espoir en eux.
« Allez, on est de la même trempe ! Je peux vous aidez ! »« Qu’est ce qu’on a à faire de toi ? On est en liberté et notre bande fonctionne très bien ! »« Si si, je peux vous être utile, j’vous l’jure »« Ah oui ? Quel est la combinaison du coffre ? »L’homme bafouilla
« Je ne sais pas…je ne vois rien depuis que Maitre Zendhou m’a pris mes lentilles »« Arrête de te plaindre et de nous faire perdre ton temps ! Tu n’es qu’un bon à rien ! »« Mais si, si faite moi confiance, parole de Zipi des Grands Épicéas je peux vous être utile… »« Ferme-la ! »Oko sentait la tension montée mais ces cris le déstabilisaient.
« J’vous jure »« Tu comprends pas ma langue ? Tu nous déconcentres... »« Vous ne savez pas ce que vous ratez avec moi … »A bout de nerf, comprimé entre tension et flux de paroles incessant, Walter perdit patience et tendit son fusil au niveau du cœur du japonais et tira impulsivement. Une énorme détonation surgit et la balle se logea dans le cœur, désormais sans vie de l’asiatique.
« Non, je ne le sais pas, et je ne le saurais jamais… et je m’en porte bien ! »Walter avait répondu très cyniquement. Il avait été à bout et ce fut le premier coup tiré… et le reste s’enchaina très rapidement. Les trois autres membres des Goldenyoung ne s’y étaient pas attendu, c’était une première qu’un meurtre venait d’être commis. Mais il suffit d’une exception à la règle pour que tout dérape. Jill et Silveron furent surpris et leur prisonniers furent réactif, se défaisant de leur emprise et empoignant leur propre colt. Oko, vit une arme se tendre en direction de Jill. Tandis qu’il tirait en direction de l’homme, Jill était à terre, touché sévèrement à l’abdomen, mais encore conscient. Silveron fut plus réactif encore que Jill et assomma brutalement le deuxième homme d’un coup de chaise qui se cassa au moment du choc.
« Putain les gars, c’est quoi ce bordel ? »C’était Silveron, pourtant si calme qui s’enflammait.
Walter ne l’écouta pas et se précipita immédiatement vers son frère, grièvement blessé.
« Faut pas s’arrêter là ! C’est pas fini ! Faut déguerpir immédiatement ! Ténébreux, t’en est où ? »A ce moment précis, un déclic clair résonna, prouvant que le code avait été trouvé.
« C’est bon, j’ai les bijoux. Silence, occupe-toi s’en, je vais voir Jill »Il s’approcha rapidement. Malgré son reflexe, Jill n’avait pu esquiver l’attaque. Une large tache de sang s’écoulait de son bassin
« Walter, c’est un risque de le transporter, il risque d’y passer » puis il s’adressa a Jill
« Je m’excuse, je n’ai pas été assez rapide ! Mais je vais te faire un garrot pour stopper l’hémorragie »« Je t’en veux pas mon vieux ! J’ai rien compris a ce que tu m’as dit mais fait ce que tu as à faire, j’te fais confiance »Alors qu’Oko commençait à déchirer la chemise de Jill pour lui prodiguer son savoir médical, un nouveau rebondissement surgit.
« Les coups de feu ont donné l’alerte ! » s’écria Silence.
« Pas de panique » dit Walter en reprenant les choses en main
« Sil’t’a tout prit, c’est parfait. Efface nos traces de pas et autres empreintes. Pendant ce temps, je porte Fo’. Ténébreux, tu sais ce qu’il reste à faire »Tous s’exécutèrent. Oko savait la dernière mission qu’il devait accomplir : remettre le mécanisme en place, en créant un nouveau code. L’intérêt ? La marque de fabrique des Goldenyoung : placer une unique pièce du butin volé pour montrer leur supériorité, augmenter la frustration des autres. Prendre de l’importance.
Des chevaux galopant se rapprochaient. Silveron avait finit son job et aida Walter à prendre Jill sur son dos. Il ne restait plus qu’Oko dans la pièce. Alors que le sheriff approchait, une fois son travail fini, il contempla la pièce. Deux morts, dont l’un par sa main, un inconscient, un blessé, beaucoup de sang. Ca ne devait pas se passer comme ça…
La clenche bougea. Ténébreux sauta par la porte de derrière et courut le plus vite possible dans une direction précise : leur cachette, la cabane du grand-père de son ami intime.
28 juillet 1747-00h42Lorsqu’Oko poussa la porte, il entendit un cri de douleur. Le sac de bijoux avait été grossièrement déposé sur la table en bois, et quelques bougies hâtivement allumées. Walter s’afférait autour de son petit frère en lui passant de l’eau sur son front. Silveron reprenait son souffle. Ils avaient eut vraiment chaud ce soir.
« Comment ça va Jill ? » demanda automatiquement Oko, inquiet
« Pourrait aller mieux » s’exprima le principal concerné
« On a vraiment échappé belle ce soir… » répondit à voix basse Silveron
« Tu insinues quelque chose ? » s’emporta soudain le dernier de la bande n’ayant pas encore parlé
« Du calme. C’est fini ! » « Mais qu’est-ce qui t’a prit ? » « Il m’a énervé…et puis cette pulsion …m’a prise »Walter fut interrompu car quelqu’un venait de frapper à la porte. Tous restèrent muets.
C’était une catastrophe ! Qui pouvait être là ? Quelqu’un les avait découverts ? Comment était-ce possible ? C’était un endroit reculé, totalement abandonné !
Walter mit un doigt sur ses lèvres à l’intention de ses camarades, saisit son colt gardant une marque sanglante de sa première victime récente. Il prit une profonde respiration et ouvrit aussitôt la porte. Ce qu’il découvrit le fit tomber des nues et la personne en face également. Il s’agissait d’une jeune fille, de seize ans tout au plus, aux cheveux clairs bouclés. Elle portait une robe bleutée mais celle-ci était trop petite pour elle car malgré son jeune âge, un ventre arrondis pointait. Des larmes coulaient le long de ses joues.
« Oko…Oko est la ? »Le principal concerné reconnut immédiatement la voix fragile. Il s’approcha rapidement, jusqu'à rejoindre Walter, qui l’interrogeait du regard. Mais Oko n’en fit rien, découvrant Hélaine, enceinte.
« Oko…Oko…j’ai besoin de ton aide ! » s’exclama Hélaine.
Elle avait tout de suite été charmée par ce brillant et beau jeune homme. Elle n’arrêtait pas de le suivre et de l’aimer de plus en plus a chaque pas qu’il faisait. Elle réussit même à lui offrir son corps et toute son âme une nuit de pleine lune. Même si elle ne l’avait pas revu depuis, elle en était toujours aussi amoureuse. Puis se ventre qui s’arrondissait de plus en plus depuis sa rencontre, son union avec l’homme de ses rêves. Elle portait quelque chose de lui. 8 mois avait été passés et elle avait réussit a camoufler son secret a son père. Mais ce soir là, il avait découvert le pot au rose lorsqu’elle refusa de se montrer dans la robe bleue de sa mère, disparue trop tôt. Elle s’était enfuit de chez elle… Ne sachant pas où aller et ne voulant pas se découvrir par tous les urbains s’amusant. C’est alors qu’elle avait reconnut une silhouette. Celle-là même qui faisait vibrer son cœur. C’était Oko, elle en était sûre.
« Hélaine… » Oko fut bouleversé par cette révélation. Cette conquête d’une nuit, cette belle victoire n’avait plus rien de passager à l’heure actuelle.
« Je me suis enfuit ! Mon père est au courant ! Je ne sais pas où allée… et je t’ai vu ! Je t’ai suivi ! »« On est à découvert par ta faute Oko ! Elle sait tout maintenant ! On a pas le choix … » Walter tendit son colt sur la tête de la pauvre poupée de porcelaine.
« Qui c’est ? »Silveron curieux s’approcha et ouvrit en grand la porte. Une jolie fille qui pleurait dans les jupes d’Oko et …se ventre proéminent. S’en était trop ! C’était déjà difficile d’admettre que SON Oko prenait du plaisir, partageait des moments intimes avec d’autres personnes…mais qu’il devienne p… il n’arrivait même pas a formuler cette idée !
« Tu m’as trahit… »D’un coup de rage, Silveron saisit son couteau et attaqua subitement son amant. La lame s’enfonça sur sa joue, profondément dans la peau. Un accès de colère qui surprit tout le monde. Silveron y comprit. Dès qu’il vit son geste et le sang s’écouler de la peau matte de son Oko, il s’en voulu immédiatement et prit son visage en ses mains
« Mon dieu… Mais que t’ai-je fais ? »Hélaine ne comprenait pas tout et Walter eut du mal à faire circuler l’information jusqu'à son cerveau. Silveron et Oko ? Non… ce n’était pas possible ! Sil’ un si grand timide avec Oko, ce grand coureur de jupons ??? Mais c’était des mecs, des gars, des vrais durs ?
« Ne me dites pas que vous … ? »« Silveron ? Pourquoi ne m’as-tu rien dit ? » La voix faible de Jill leur parvint
« Je croyais être ton meilleur ami ? Ton confident depuis toujours ? Tu as gardé tout ça secret ? »« Toi qui dit que les gars qui aime les mâles sont des femmelettes qui n’ont pas leur place dans le Goldenyoung ? »Jill tourna son propre fusil…
« Tout ça c’est de ta faute … »…vers Oko qui lui avait prit son autre « frère ». En l’espace d’une minute, l’alliance et la cohésion du Goldenyoung avait volé en éclats... Oko se trouvait au centre de cette tension…qui allait lui être fatale…
Jill appuya sur la détente. Silveron réagit au quart de tour et s’interposa entre la balle et son amant. Il fut tué sur le coup, recevant le projectile dans le cœur et s’effondra au pied de son unique amour. Hélaine cria d’effroi.
« Jill, mais qu’est-ce que t’as fait ? »« Silveron … »« Sil’, mon vieux…non … »Des larmes coulaient sur les joues du blessé, des perles salées de peine et de colère
« Tu n’en vaux vraiment pas la peine ! Je n’en ai pas finit avec toi ! » Alors qu’il pointait de nouveau son arme en direction d’Oko, une balle traversa son front par l’arrière. Oko, baissa la tête ainsi que celle de Walter et d’Hélaine.
« J’en ai eu un ! » « Les Goldenyoung sont a notre portée ! »La voix du sheriff et de son bras droit, M. Richards (le père d’Hélaine !) résonna.
Walter, vit le corps sans vie de son frère. Après avoir perdu un de ses meilleurs amis, il s’emporta. Il cria et fit feu sur le sheriff. Celui-ci entra par une fenêtre en parant les coups de feu de Walter en pleine furie. Le sheriff s’apprêtait à tirer. Oko visa juste et une balle vint se loger dans son cou. Walter se retourna mais n’eut pas le temps de répondre quelque chose qu’il s’effondra à terre, lançant un dernier regard à son camarade. Oko put lire
« à la vie, à la mort » : M. Richards l’avait eut.
« Alors le « Ténébreux », on fait son timide ? »Oko se releva, avec Hélaine a ses côtés, horrifiée et dont des douleurs la prenait sous le coup des chocs et autres émotions fortes qu’elle venait de ressentir.
M. Richards releva son regard. Son visage fut instantanément terrifié. Était-ce le fait de découvrir que le « Ténébreux » était Oko- la fierté de la ville alors en fête - ou de découvrir que sa fille s’était entichée d’un malfrat ?
« Grrrrrrrrrrrrrrrrr !!!! » M. Richards se précipita sur son « gendre » et le bouscula à terre. Hélaine se laissa glisser le long d’un mur, prise de contractions subites…
Un coup de poing, un coup dans les côtes… Les deux hommes se démenaient fermement. Oko désarma le revolver en mordant son adversaire au poignet. Mais celui-ci ne se laissa pas faire et sortit un opinel. Il atteignit son but, en marquant Oko d’une autre blessure, sur la même joue déjà meurtrie. Cette blessure serait la dernière. Oko tira. Le regard de M. Richards sombra.
28 juillet 1747-01h35Reprenant son souffle et n’ayant pas le temps de faire le point sur tout ce qui s’était passé, Oko fut attiré par un cri strident. C’était Hélaine… Celle-ci pleurait de souffrance, de peur, et de désespoir de voir son amoureux assassiner son père. Du sang masculin ne laissait quasiment plus entrevoir le parquet brun de la cabane. Mais Hélaine accouchait. Ne pouvant ne pas rien faire, Oko prit les choses en main, tel un médecin. Tant de choses se bousculaient en lui. Il venait de perdre cette même nuit son premier et grand amant, ses amis, tuer deux hommes et devait donner naissance à son enfant.
[color=orange]« Souffle Hélaine…Respire…C’est bien »
Des cris, des larmes…C’était une manœuvre difficile. Le lieu était inadapté, la jeune fille trop jeune, l’enfant prématuré. Mais une tête apparut, toute frêle… Un garçon qui respirait à peine. De la sueur perlaient des deux fronts des jeunes parents. Oko entreprit de couper le cordon médical et d’enrouler le nouveau né fragile dans un linge… Mais Hélaine ne se sentait pas mieux… et cria de plus belle…
Des jumeaux !
Oko abandonna son enfant et retourna auprès d’Hélaine qui après mainte manœuvre lui offrit une fille…minuscule...Alors, il la berça et vit Hélaine murmurer un
« Je t’aime » avant de rendre son dernier souffle…
28 juillet 1747-04h50Une silhouette sortit de la cabane, prenant entre ses bras un couffin. L’ombre referma douloureusement la porte. Oko baissa sa tête. Pas moins de 7 corps avaient trouvé la mort en ce lieu. 7 personnes qui avaient un point commun : lui. Son plan avait échoué. Il avait beaucoup perdu cette nuit. Son passé, son présent et un avenir fructueux. Mais il ne se laisserait pas abattre. Il avait survécut et aujourd’hui, une petite fille animait son cœur…
28 juillet 1747 – 7h15Le maire, en train de décuver, découvrit au matin le massacre de la nuit…
Le Proviseur de l’école ne reverrait plus jamais son prodige…
Les sabots d’un cheval au galop traversant la ville endormie et comportant les vestiges de la fête de la veille…ville qui bientôt serait recouverte du dessin du portrait
« WANTED – Oko dit « Le Ténébreux » est recherché MORT ou VIF pour braquage avec les Goldenyoung, l’assassinat de 3 hommes, du sheriff de la ville, de blessures très grave sur l’agent Richards, du viol et du meurtre de Melle. Richards et de son nouveau né. Une récompense de 50 000 dollars est promise » ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^
Oko traversa le désert à vive allure. Il avait saisit toutes la fortune des Goldenyoung et s’échappait désormais ailleurs. Il était un homme des plus recherché, il n’avait plus de lieu, plus de racine et devait s’occuper d’un bébé qui respirait difficilement. Mais Oko n’avait pas dit son dernier mot. Son caractère avait reprit le dessus. L’envie de s’en sortir. De choisir sa vie. Et elle était maintenant partagée avec Loukka, sa fille. Jamais il ne l’abandonnerait, ne voulant pas lui faire vivre l’enfer qu’il avait connu, de ce qui lui avait toujours cruellement manqué.
Sa priorité ? Sauver sa fille… sauvé une vie pour beaucoup de disparues. Et il savait déjà où se rendre. Il devait rencontrer Maitre Zendhou. Ce nom avait été évoqué par la première victime de la Nuit Tragique. Oko l’avait retenu car ils savaient que les étrangers de cette nation mal connues avaient des techniques médicinales encore inconnues en sa patrie. Et trouver refuge lui permettrait de trouver un toit et de reprendre un nouveau chemin. Ce ne fût pas bien compliqué de trouver… Zipi - à défaut de survivre - avait donné la direction du destin d’Oko, qui se dirigeait au Nord, vers les Grands Épicéas…
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31 Août 1747La route fut laborieuse, surtout pour ce petit être frêle qu’était le nouveau né de ce jeune père à la vie mouvementée. Voila plus d’un mois que le jeune truand, extrêmement recherché parcourait le pays afin d’atteindre le Nord, en s’éclipsant loin, pour se faire oublier et pour trouver une solution. Alors qu’un souffle balayait le front brulant de sa petite Loukka, maigre comme un clou et immobilisée par il ne savait quel mal-être (sa science a lui était plus accomplie sur les lettres), Oko aperçut le but de son expédition. Une cabane isolée, entourée de conifères de plusieurs mètres de hauteurs avec un petit lac perdu au milieu d’une contrée boisée aussi austère que protectrice. Arrivé à la porte, il se repeigna mais il avait triste allure : une barbe piquante, des yeux fatigués mais un œil toujours aussi vif, sans ressources (ses nombreuses économies ayant servies à donner les premiers soins à sa fille ainsi que de leur assurer une sécurité en dissimulant leur identité propre par de nombreux superfuges d’Oko). Il n’eut pas besoin de frapper qu’une voix assagie lui parvint derrière la porte robuste.
« Entrez, Jeune Inconnu »Oko ne se fit pas prier et entra, très respectueusement. Il aperçut un homme âgé, à la longue chevelure et longue barbe noire, aux yeux bridés, fermés. Il était vêtu d’une longue robe argentée, portant à son côté un fourreau de bois clair. Puis il ouvrit ses yeux pour laisser découvrir deux iris bleutés. Oko s’inclina devant tant d’aura, en gardant bien précautionneusement sa petite protégée
« Je vous remercie de votre accueil. Je n’ai nul endroit où abriter mon cœur maladif et mes pas m’ont guidé à votre refuge »C’était bien la première fois qu’Oko se livrait, si sincèrement (était-ce seulement la seule et unique ?). Il avait présenté son cœur comme étant sa fille et il lui recherchait la possibilité de survivre et d’avoir la certitude de ne plus avoir peur qu’elle parte d’une minute à l’autre.
« Vos pas savent donc lire le secret »En effet, ce lieu si reculé était possible d’accès si seulement une personne donnait la direction à suivre. Sinon, comment expliquer : oser s’aventurer si loin, au milieu des bêtes sauvages et sans objectifs ? Le courage ne suffit pas…
« Je savais que Zipi ne me reviendrait pas. Un esprit qui volait et qui a disparut. Je n’ai plus eu vent de son âme depuis bien trop longtemps déjà pour qu’un espoir puis encore exister. Mais le souffle des arbres m’avait averti de votre venue, Jeune Inconnu »La vivacité et l’esprit omniscient de cet homme, de ce sage époustouflait Oko. C’était la première fois de sa vie qu’il avait en face de lui quelqu’un qu’il lui trouvait supérieur et il se sentait déstabilisé. Que savait-il de lui ? Pourquoi n’insistait-il pas pour lui demander son nom ? Oko savait pertinemment qu’il savait qui il était, pourquoi il était ici, pourquoi c’était lui ici et non pas son disciple Zipi.
« Votre savoir n’a pas d’égal. Ma fille peut s’éteindre d’un instant à l’autre. Je suis prêt à tout pour cela. Puis-je faire requête de votre science ? »« On ne m’achète pas. Cette demande saurait m’outrer. Mais je sais percevoir votre amour pour votre fille. Je vais vous aidez. Lavez-vous, Mangez et Reposez-vous. La patience est le maitre de ces lieux et du temps, aussi compté soit-il »C’est a partir de ce jour que Maitre Zendhou recueillit chez lui le fugitif qui en cet espace était le « Jeune Inconnu » et devint alors, son élève. Le Maitre prit soin de son élève et de sa fille.
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1747-1756Maitre Zendhou désinfecta la mauvaise balafre qui rongeait la joue du bellâtre et apprit à Oko ce qu’ils allaient devoir faire pour sauver sa fille. Loukka était née prématurée. Oko c’était refusé de l’abandonner afin de lui faire vivre le même enfer que lui mais il n’avait pas, jusqu’alors, les moyens de remplir pleinement son rôle de père en la protégeant. C’est ce que lui apprit son Maitre. En utilisant des herbes, des potions, des onguents, des gestes. Oko apprenait vite, Maitre Zendhou avait de la compagnie et quelqu’un a qui partager ses connaissances en ce pays qui n’était pas le sien. Très vite, un respect mutuel naissait.
Loukka n’était plus a un fil de la mort bien que sa vie serait parsemée d’obstacles car sa condition physique avait beaucoup de séquelles (paralysée, muette mais vivante et le regard pétillant, comme celui de son père). Mais son état s’était amélioré à l’égal du lien qui unissait Oko et son Maitre.
Celui-ci lui enseigna, en plus de la médecine, sa langue, sa culture, jusqu’au maniement de son arme : le sabre. Des heures d’entrainements, des années d’apprentissages.
Tous les trois. Seuls et ensemble. L’unique chose qui était passé sous silence était le passé de chacun et cela convenait.
Oko murissait et s’enrichissait, Loukka devint une jeune fille aux yeux violines tels ceux de son père et aux cheveux dorés dons de sa mère, se battant chaque jour contre son mal. Maitre Zendhou voyait et pensait ainsi son savoir ne pas s’évanouir dans le néant et entre de bonnes mains.
Les années passèrent dans cette harmonie paisible et comme figée dans le temps, entre recherches médicinales et connaissances acquises. Pourtant, 9 ans après son arrivée, un nouveau rebondissement retentit dans la vie du « Jeune Inconnu » qui malgré les années avait sur préservé un charisme et une beauté qu’avait hérité sa fille malgré son lourd handicap.
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12 Août 1756Une bougie était allumée dans la salle d’entrainement des armes. La flamme vacillante se reflétait dans le regard laiteux du vieux sage. Son souffle se faisait difficile et son cœur s’essoufflait à chaque battement supplémentaire. Une palissade se déplaça au fond de la salle. Le métisse venait de faire son entrée. Sa fille venait de s’endormir avec l’aide de quelques plantes illicites, aux dons miracles effaçant sa douleur. Il aperçut son Maitre assit à même le sol, comme il en était ainsi dans la culture de son pays au Soleil Levant. Maitre Zendhou semblait fatigué et gardait tout pour lui. Mais Oko était loin d’être naïf. Et son Maitre le savait aussi bien que lui.
« Vois-tu ce petit bout de feu, Jeune Inconnu ? N’y a-t-il pas plus belle métaphore du cercle de la vie à travers ces tonalités rougeoyantes ? »La voix ordinairement si paisible était comme un râle…Le vieillard tourna son regard lointain dans ceux de son élève qui venait de la rejoindre
« Ton apprentissage est terminé. Tu sais ce que je sais, ce que je ne sais pas et ce que je ne sais plus »Oko lisait dans son regard et buvait ses paroles car c’était certainement les plus importantes qu’on ne lui ait jamais confiées. Il salua son maitre en s’inclinant, preuve de toute sa gratitude et de son respect.
« Fais en bon usage… Oko »Et avant de réagir ou de faire quoique ce soit, l’homme millénaire se donna la mort avec son sabre, refusant d’agonir face au visage carnassier de la Mort. Oko regarda son Maitre tomber sur le sol, la lame transperçant son habit argenté, maculé de sang, son visage paisible.
Son Maitre avait toujours connut son identité, lui avait enseigné nombres de savoir en connaissant sa condition. Lui avait fait confiance. Avait-il eut raison ?
« Que votre âme reste en paix pour l’éternité, Maitre »Oko se leva et sillonna la pièce, de la structure en bois, au corps sans vie jusqu’à la petite flamme qui s’éteignit en laissant sa trace enfumée. Sa vie prenait, une fois encore, un tournant décisif. Mais cette fois, il était assez mûr et déterminé, pour la guider seul.
Oko salua une nouvelle fois cette figure au combien importante pour lui puis saisit le sabre de son Maitre. Héritage à son élève, en plus de celui intellectuel. Un tout pour un être complet.
Toute cette nuit-là, Oko s’évertua à respecter les traditions de Maitre Zendhou pour ses funérailles et c’est pendant deux journées entières qu’il se donna corps et âme dans la réalisation d’une sépulture.
Il resta encore une semaine en ce lieu endeuillé et plus aussi serein. En effet, sans l’aide de son Maitre, la santé de sa fille évolua et de nouveaux symptômes apparurent. Il fallait à Loukka un lieu empli de paisibilité, un lieu adapté à ses besoins, un lieu à elle pour une vie à elle. Oko le comprit et savait que la vie l’appelait ailleurs. Dans cette terre qui était sienne.
Une revanche à prendre ? Quelque chose à prouver ?
Mais une tête qui était toujours à vendre, malgré toutes ces années. C’est pourquoi Oko, l’homme aux nombreux surnoms « Le Prodige », « Le Ténébreux », « Le Jeune Inconnu » se devait de disparaître définitivement. Les cheveux noirs furent délaissés pour une couleur plus flamboyante grâce à quelques pigments, trésors passé de son Maitre. La chevelure était plus longue que de par sa jeunesse et cette cicatrice si voyante était un atout : personne n’avait vu Oko marqué de la sorte.
Le sabre à son côté. Le regard droit.
Octann-Ozwyl Keystone était devant vous. Un nouveau OKO en sorte, un O-O K. pleins de mystères, telle une clé de pierre : indestructible.
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Le pas assuré de sa monture, avec sa fille entre ses bras protecteurs, le mena sur la Terre de ses Origines, autrefois là où il était son propre Maitre : le Far Ouest. Le voyage fut plus rapide qu’il y a une petite dizaine d’année. Une adrénaline naissait. Celle-là même qui lui avait manquée. Mais il ne fallait pas être idiot. Son but premier était sa fille. Retourné à Wedmetter ou Janwood était pure folie. Le cheval déambula le long d’une rivière étonnamment claire. Et si la flamme était une métaphore d’un cycle, le courant de l’eau n’était-il pas une promesse à l’avenir ?
Cette idée plut au nouveau Monsieur Keystone et ce fut le fin sourire de sa fille qui le convaincu : elle se sentait bien ici. Tenant plus qu’a la prunelle de ses yeux à sa fille, l’homme à la chevelure rousse prit l’initiative de lui créer un cocon avec une maisonnette à l’abri des regards et parfaitement dissimulée, adapté à sa fille. Mais un abri ne suffit pas pour apporter des vivres et financer les remèdes indispensables au bien-être de Loukka. Une ville était tout près…
Un nouveau nom, une nouvelle contrée, un nouvel objectif : la vie d’Octann-Ozwyl allait commencer.
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