La chute du pinceau (PV: Marilyn Brandon)

Mary-Jane avait envie de renouveler le mobilier du dortoir et notamment de son petit coin. Elle avait un lit, une armoire, mais souhaitait une jolie chaise pour orner le tout. Hier, la chef des Orchids avait trouvé son bonheur, c'est alors qu'aujourd'hui elle remplit bien sa besace. Sa mallette comportait du tissus orange foncé avec des motifs fleuris en broderie fine, une blouse, un marteau, du fil, une aiguille, du fil, des clou, une lime à bois, un pot de peinture, du vernis et un pinceau. Un attirail digne d'une Orchids. En effet, même si Mary-jane prend soin de son apparence et aime les bonnes choses, elle n'en reste pas moins une fille de fermiers, l'argent ne coule pas à flot. C'est pourquoi, elle finit toujours par trouver son bonheur au grenier, ou bien à la cave du pensionnat. Une foule de choses y sont entassées, elles périssent et se détériorent avec le temps qui passe. Mais la chef des Orchids leur donnait toujours une seconde vie.

Le grenier du pensionnat se trouvait au dessus du bâtiment lycée, des salles de cours et du hall d'entrée. Il fallait monté au dernier étage puis passer par une petite trappe avec un escalier minuscule, caché tout au fond du couloir. Mary-Jane n'avait pas fait attention, et avait laissé tomber le pinceau en bas de l'escalier. Une fois dans le grenier, elle s'approcha de la chaise qu'elle avait déjà vu hier. Elle était abîmée, le tissus du dossier était déchiré et celui de l'assise très usé par les nombreuses fesses qui s'y sont frottées. Mais la première étape était avant tout de poncer un peut le bois dont le verni s'effritait par endroit.

Mary-Jane eu le temps de poncer le bois, mais quand il fallu peindre, elle ne trouva pas le pinceau dans sa sacoche et commença à s'inquiéter. Elle décida de faire le chemin inverse pour le retrouver, elle enleva vite sa blouse. puis commença à descendre de la trappe, le pinceau n'était pas sur le sol. Il avait atterri dans les mains de Marilyn Brandon. Il manquait plus que ça !

Là, il faut avouer que Marilyn se serait pas attendu a recevoir un pinceau sur la tête en passant sous la trappe du grenier, mais le plus surprenant c'était de trouver une Mary-Jane bricoleuse dans ledit foutoir qui servait de débarras pour tout et n'importe quoi. La chef des Tulips grimpa l'escalier de fortune et passa sa tête par la trappe ouverte. Sans faire le moindre bruit, elle se mit debout sur le plancher, prête à aller surprendre la Chef des Orchids absorbée dans sa tâche, un pierre ponce à la main. Cette dernière commença a fouiller avidement dans sa sacoche, ne trouvait apparemment pas ce qu'elle désirait. Puis elle se retourna, toujours sans voir Marilyn, fixant le sol d'un air soucieux, elle stoppa son rythme quand elle se rendit compte de la présence de la Chef des Tulips dans la pièce. Avec un sourire farceur, Marilyn fit balancer le pinceau dans sa main, nargant la blondinette encore penchée vers le sol.

"Vous avez perdu quelque chose m'dame la bricoleuse?"

Sournoise, elle contourna son amie et alla voir la chaise parfaitement poncée, elle émit un sifflement admiratif du travail fait et alla explorer le barda présent dans le grenier. C'est vrai qu'il y en avait des choses intéressantes... Des vielles assiettes à motifs, des vieux tableaux... berk, que c'était moche, c'était vraiment de l'art ce truc?! De quoi faire de beaux cadeaux pour les noël pourris, au prochain noël surprise du pensionnat, elle saurait quoi choisir si elle tombait sur Field ou Miller...

"Tu devrais mettre du rouge sur ton fauteuil, c'est ce qui donne toute la Majestée!"

Elle dit, l'air triomphant, bombant le torse en annonçant la couleur de son groupe, excessive, comme à son habitude. Puis elle envoya le pinceau dans les mains de Mary-Jane, pour qu'elle puisse continuer son ouvrage. Puis elle se mit à fouiller dans le foutoir, sans craindre les toiles d'araignées et les poussières qui commençaient à s’agglutiner dans ses cheveux. Elle se mit a fouiller dans une commode comme une gosse qui avait trouvé un coffre à trésors, sans se rendre compte de la poussière qu'elle envoyait voler dans tout le grenier. Elle ne tarda pas à se mettre à tousser et fonça ouvrir la lucarne avec de grands gestes.

Décidément, elle n'en ratait pas une la chef des Tulips, provoqua Mary-Jane sans aucun scrupule. Mais il ne fallait pas s'attendre à ce qu'une Lady rentre dans son jeu, et même si elle était bricoleuse, cela ne lui enlevait en rien sa classe naturelle. Bien entendu il serait préférable que sa petite lubie reste discrète.

Vous avez perdu quelque chose m'dame la bricoleuse?

Je viens de le retrouver parait-il. Que fais-tu ici, Miss Brandon ? Tu es intéressé par les antiquités ?

Mary-J. ne put retenir un rire cristallin, moqueur et agréable à la fois. Mais elle n'eut pas le temps de répondre que cette dernière avait déjà filé rejoindre la chaise. Cette chaise que désirait tant Mary-Jane. Qui aurait pu l'empêcher de commenter. Marilyn était beaucoup trop curieuse c'était un fait.

Tu devrais mettre du rouge sur ton fauteuil, c'est ce qui donne toute la Majesté !

Mary-Jane sourit, décidément, Brandon était de bonne humeur, mais sa culture était tristement faible. Mary-J. eut alors la bonté de l'instruire sur les couleurs royales.

Le rouge est une couleur signe de richesse, c'est un fait. Mais la véritable couleur du roi est le bleu roi et le lys blanc. Cependant je voudrait faire de ce siège, quelque chose d'humble et moderne, c'est pourquoi j'ai choisit du orange foncé orné de petites fleures brodées.

Mary-Jane approcha de son sac et découvrit le tissus qu'elle avait choisit. Marilyn avait eu le temps de faire son petit tour dans le grenier et de soulever assez de poussière pour les asphyxier toutes les deux. heureusement, elle eu le réflexe d'ouvrir la lucarne.

Décidément tu n'en loupe pas une Brandon... Que penses-tu du tissu que j'ai choisit ?

Les antiquités? Bof, Marilyn se voyait mal retaper des meubles, mais voir la chef des Orchids faire lui donnait envie de d'y mettre également, elle comença à interroger son désir penchée par la lucarne. Mary-Jane lui fournit quelques explications sur les symbolique de couleurs, tel une professeur d'histoire. En réponse à cela, elle roula des yeux l'air amusée en marmonnant un "mouais" dubitatif, bien sûr elle ne donnait pas tord à la Chef des Orchids...

"Mouais. Après tout, c'toi l'cerveau, hein. Donc le orange c'est pour euh... les carottes? Tu nous fait un potager sur ton trone? Ouhaha! La Reine des Orchids sur une carotte!"

Marilyn éclata de rire à son tour, elle ne se gênait plus pour faire ce genre de remarques sur les actes de l'Orchid, après tout c'était dans sa nature... Et dans le présent contexte, il n'y avait rien qui se voulait désobligeant. Et comme elle avait dit, si Mary-Jane était la Reine des Orchids, elle était plus la Reine-Bouffonne des Tulips -au moins, elle, elle cumulait deux rôles à la fois!-. Elle surprit son amie toussoter élégamment -comme une Lady, quoi-, et lui montrer fièrement son tissu? Marilyn le regarda, neutre. Mary-Jane en avait l'air contente, elle n'allait pas éclater de rire et lui dire que c'était moche, enfin, qu'elle trouvait ça moche. Elle s'approcha, avec l'air d'un inspecteur, les bras dans le dos, la mine faussement insipiré en se grattant le menton.

"Ouiiii... Effectivement, on voit bien avec ce orange et ces fleurs, que si on le met sur un siège ça donnera une dimension... euh... fermière? ...potagère?"

Ben bravo, voila ce que ça donnait quand elle réfléchissait trop à ses paroles avant de parler... N'importe quoi! Pour changer de sujet et ne pas avoir à parler du côté kitsh du tissu qui n'était pas du tout son genre. Elle s’accouda sur le dossier de la chaise, le visage sur les mains...

"Bon, sinon, tu vas avoir besoin d'aide pour tes travaux? Je suis d'humeur généreuse ces derniers jours profites-en!"

Décidément, elle avait la bougeotte, et ne se lassait pas d'aller et venir dans le grenier... Elle se redressa pour retourner admirer le fatras en arrière plan.

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Mary-Jane avait eu un espoir en demandant son avis à Marilyn, car au fond, la chef des Tulips n'est pas connu pour son goût. Et à première vue les couleurs ce n'était pas son rayon.

Mouais. Après tout, c'toi l'cerveau, hein. Donc le orange c'est pour euh... les carottes? Tu nous fait un potager sur ton trone? Ouhaha! La Reine des Orchids sur une carotte !

La chef des Orchids ne prit pas la peine de répondre, Marilyn, ne pouvait pas comprendre... A quoi bon chercher plus loin. Mais la Tulips ne s'arrêta pas là et continua les remarques désobligeantes.Elle venait inspecter le tissu, en faisant le tour de Mary-Jane qui le tenait soigneusement plié dans ces mains pour ne pas abîmer l'étoffe précieuse.

Ouiiii... Effectivement, on voit bien avec ce orange et ces fleurs, que si on le met sur un siège ça donnera une dimension... euh... fermière ? ...potagère ?

Cette fois s'en était trop...

Marilyn, le orange est une couleur moderne, au fond personne ne l'a jamais utilisé jusqu'à aujourd'hui, si ce n'est pour les robes et les chapeaux. Rien à voir avec la carotte... Juste une couleur vive, chaleureuse, mais pas vulgaire comme le rouge.

A quoi bon lui expliquer c'était peine perdu, mais Mary-J. semblait vouloir sauver l'âme de la chef des Tulips, Le désespoir n'est pas encore présent après tout. Marilyn s'accouda sur la chaise, son visage dans ces mains. La chef des Orchids avait rangé l'étoffe dans sa mallette. et en sorti un peau de vernis.

Bon, sinon, tu vas avoir besoin d'aide pour tes travaux? Je suis d'humeur généreuse ces derniers jours profites-en !

C'était presque inespéré ! Marilyn Brandon lui proposait de l'aide ! Comment ne pas en profiter ?! La Tulips repartit faire le tour du grenier, quand elle fut un peu plus loin, Mary-Jane lui expliqua en quoi elle pouvait lui être utile.

Je dois passer le vernis sur le bois, mais je ne suis pas sûr que tu saches le faire, la couche doit être fine et uniforme.

Allons bon, on dirait que l'humour vitriolique de Marilyn portait finalement ses fruits. La réponse de Mary-Jane sur sa blague potagère ne fit pas rire et tout ce qu'elle se récolté fut une leçon de coloration donnée par une Lady... Le rouge, vulgaire? Bah, c'est certain que quand on prenait la Chef de Tulips à titre d'exemple... Avec ses débardeurs, ses mini-shorts, c'était juste plus confortable pour bouger! Et les robes, le chef des Orchids avait beau dire, elle avait fait l'effort d'en porter aux bals -mais bon, remarquez qu'à chaque fois elle avait fini par la retirer-!
Marilyn fit la moue et se tut en continuant son exploration. Sa proposition sembla néanmoins éveiller sa camarade; Mais quoi? Elle? Pas capable d'étaler une couche de vernis?! Marilyn fit un brusque volte-face avant de retourner à grand pas vers la chaise, faisant craquer ses doigts au passage. Une vengeance, c'était une vengeance silencieuse? de nouveau de retour face à Mary-Jane, elle mit ses mains sur les hanches, un sourire agacé sur le visage.

"Comment je sais pas mettre une pauvre couche de vernis? Vous risquez d'être déçue M'dame!"

Prévisible? Évidemment. C'est dire que Mary-Jane commençait à savoir comment fonctionnait Marilyn. On la provoquait un peu et elle partait au quart de tour en acceptant n'importe quoi comme un nouveau challenge! Certes elle avait aussi joué à la conne et à la longue, sa vulgarité n'amusait plus la Lady. Mais ce n'était pas une raison pour que l'intellote la prenne de haut, avec ses symbolique de couleur à la noix, là! Si on peut plus rigoler... Se disant, Marilyn offrit sa main au pot de vernis que Mary-Jane venait de sortir. Qu'elle l'amène son pot de vernis, elle va voir que Marilyn Brandon n'est pas qu'une brute sans cervelle!

"Allez, m'dame, profitez donc de l'offre surprise de chez Brandon! Chez Brandon, le vernis, on s'y adonne! A prendre ou à laisser!"

Mary-Jane ne fut pas surprise de la réaction de Marilyn, après tout la chef des Tulips était assez simple à comprendre. Il suffisait de la provoquer un peu, de mettre ces compétences en doute pour qu'elle s'y mette à fond. Malgré tout, Mary-J. finissait par avoir un peu d'affection pour les Tulips, elles n'étaient pas méchante, juste un peu rustres, mal élevées, violentes. Bref, pas des Orchids quoi, mais au fond aucune réelle méchanceté gratuite, en effet, pour qu'une Tulips devienne agressive il lui faut une bonne raison. Sur ce point, les deux chefs se retrouvaient.

Comment je sais pas mettre une pauvre couche de vernis? Vous risquez d'être déçue M'dame!

Mary-Jane posa alors avec douceur le pot de verni dans la main tendue de Marilyn.

Allez, m'dame, profitez donc de l'offre surprise de chez Brandon! Chez Brandon, le vernis, on s'y adonne! A prendre ou à laisser!

Je prend, je prend !

Mary-Jane observa la chef des Tulips peindre la chaise, elle alla se poser vers la fenêtre pour s'aérer l'esprit. L'odeur du verni est toujours très forte. Une fois que Marilyn sembla avoir fini. Elle alla observer la chaise, en bon inspecteur des travaux finis. Mais l'odeur devenait de plus en plus insoutenable et il fallait laisser sécher la peinture avant de continuer.

Tu viens Marilyn, je te paye un cou à boire en ville en attendant que ça sèche. Tu t'es plutôt bien débrouillé. Après l'effort le réconfort.

Marilyn se mit au travail sans rechigner. Alors qu'elle trempait le pinceau dans le vernis pour passer la première couche, elle eut la drôle d'impression de s'être faite rouler dans la farine. Elle se retourna pour observer Mary-Jane qui s'était posé avec un air de duchesse sur le rebord de la fenêtre, ou elle se trouvait encore il y a quelques minutes... Le soleil brillait et illuminait le grenier sombre, et la brise encore fraiche n'était pas désagréable. C'est là que la Chef des Tulips regretta d'avoir crié victoire trop vite, son ouvrage avançait à grande vitesse, mais les odeurs de vernis lui attaquaient le nez, elle s'en plaint plusieurs fois pour elle même.
Puis l'inspecteur blonde passa finalement voir ce qu'elle avait commandé. Même pas un compliment? Bien débrouillée, c'est tout? Le travail était pourtant parfait. Mais la perspective d'aller boire "quelque chose", c'est-à-dire surement autre chose qu'un jus de chaussette de chez Joe ou encore un thé ravit Marilyn au plus haut point, et elle sauta sur ses pieds sans demander son reste et fut la première à courir vers la trappe, comme une petite fille.

"En voila une bonne nouvelle! Qu'est-ce que je devrais dire... "Merci Miss Kins de m'avoir fait vernir ce trône, votre générosité est saaaans fin"?"

Elle prit un air de grande tragédienne pour réciter ses remerciements. Néanmoins, la borgne était sincère. Marilyn et Mary-Jane se dirigèrent vers la sortie du bâtiment, la chef des Tulips racontant la facilité avec laquelle elle avait verni le siège et se plaignant de l'odeur du vernis, demandant à la Chef des Orchids ou elle avait bien pu le trouver... Par la suite, le principal sujet de conversation fut la tache de vernis trouvé sur le short de le Chef des Tulips, quelle classe, tu parles! Une fois sorties, Marilyn s'étira et reprit son entrain de gamine.

"Ou va-t-on? Laisse-moi te dire que pour m'avoir fait respirer des vapeurs de vernis, tu vas payer cher! Hé hé hé!"

Mary-Jane vit une tout autre lueur passer dans les yeux de la chef des Tulips quand elle lui proposa d'aller boire un verre. La chef des Orchids était heureuse de pouvoir faire plaisir à Marilyn, après tout elle l'avait bien aidé.

En voila une bonne nouvelle! Qu'est-ce que je devrais dire... "Merci Miss Kins de m'avoir fait vernir ce trône, votre générosité est saaaans fin "?

Mary-Jane éclata de rire, une chose était sûr les talent de Marilyn quand il s'agissait d'être polie et élégante faisait d'elle un piètre actrice. Mais au fond, Mary-J/ ne pouvait qu'être heureuse de ces remerciement. Malgré le jeu faussement polie, elle n'en était pas moins sincère. C'est ce paradoxe entre les deux jeunes femmes qui faisait la richesse de leur relation. Si différentes et pourtant si proches.

De rien Marilyn, c'est toujours un plaisir. Je ne manquerait pas de venir te voir la prochaine fois que je rénove un meuble du grenier.

Puis elles descendirent par la trappe, Marilyn était pressé, certainement que sa gorge devait être bien sèche. C'est alors que le comportement de la Tulips surprit la chef des Orchids. Alors comme ça, même Marilyn Brandon tenait à ces vêtements et pleurait les tâches qui s'y déposaient ?! Il fait croire que Mary-Jane commençait à avoir de l'influence sur la jeune femme. Une fois sortie du pensionnat, Marilyn s'adressa à Mary-J.

Ou va-t-on? Laisse-moi te dire que pour m'avoir fait respirer des vapeurs de vernis, tu vas payer cher! Hé hé hé !

Ne t'inquiète pas. Nous allons au saloon. Je t'offrirais une pinte d'alcool si tu veux. Ca te va ?

Une fois entrée dans le saloon, Mary-Jane, alla au comptoir commander leurs boissons. Puis, elle s'installa près d'une fenêtre, loin des poivrots qui s'affalaient sur le comptoir.